Abstract
On trouve dans l'ouvrage de M. Heidegger, Der Satz vom Grund, une structure essentielle d'opposition entre «compter» et «méditer». Cette opposition prend son origine dans la dualité des interprétations du principe de raison, selon qu'on l' accentue dans le sens du nombre ou dans le sens de l'être. Contrairement à ce que soutient Heidegger, A. R. estime que l'interprétation du principe de raison selon Leibniz relève d'une troisième accentuation, qui exige la connivence du nombre et de l'être, et non leur coupure. On repère au passage à quelle tradition gnostique Heidegger se réfère (Eckhart, Silesius, ou bien Dom Deschamps), et comment Leibniz offre, contre le pessimisme du «sol natal» et la mentalité élitique de Heidegger, l'esquisse d'un monde où les sciences et la métaphysique ont à la fois leur rôle à jouer