Abstract
Dans la foulée de la querelle du panthéisme, nombreux furent les philosophes qui réhabilitèrent le spinozisme et sur lesquels ce dernier exerça une influence déterminante. C’est notamment le cas de Hegel, pour qui la confrontation avec le spinozisme était capitale. Or l’enjeu de cette confrontation résidait pour Hegel dans le passage d’un absolu-substance, qui exclut la négativité, à un absolu-sujet se réalisant en tant qu’Esprit, lequel intègre la négativité en l’absolu. C’est dans les années d’Iéna que Hegel prend acte de la nécessité de ce passage. À partir de l’été 1803, Hegel rejette la définition de l’absolu comme totalité substantielle, qui caractérise la première phase d’Iéna , au profit d’une définition de l’absolu comme sujet ou comme Esprit. C’est pendant la seconde phase d’Iéna que s’élabore ce passage que la Phénoménologie de l’Esprit révèle en 1807. C’est cette confrontation avec le spinozisme, laquelle apparaît comme un moment déterminant du développement philosophique de Hegel à Iéna, que cet article entend mettre en lumière