Abstract
L’objet de ce texte est de mettre en perspective les analyses que mène Ricœur dans La métaphore vive mais aussi dans Temps et récit et celles de Blumenberg autour du thème de la métaphore. Ricœur pense la métaphore comme une «innovation sémantique» qui donne accès au monde pré-objectif, ouvrant ainsi la voie à la question fondamentale de l’«inconceptualité» qui est au coeur de la pensée de Blumenberg. Chez d’autres penseurs de la modernité, liés à la tradition phénoménologique, le recours à la métaphore, même s’il n’est pas thématisé comme tel, confirme cette interprétation. C’est le cas notamment de Hannah Arendt, dans sa lecture de l’allégorie de la caverne dans «La tradition et l’âge moderne» mais aussi lorsqu’elle recourt à la métaphore de la brèche dans la préface de La crise de la culture.