Abstract
RésuméCet article se propose de mettre au jour les relations profondes qui existent entre l'argument de l’« homme volant » d'Avicenne et des considérations modales de l’école d'Abū Hāšim al-Ǧubbā’ī. Il montre qu'Avicenne réemploie des arguments développés originellement par Abū Hāšim pour démontrer la présence d'un mode de la totalité dans le cas du vivant – argument lui-même opposé à la psychologie aristotélicienne et néoplatonicienne – pour établir, contre l'ontologie modale de ce dernier, la nature incorporelle de l’âme. On voit ainsi se dessiner le jeu subtil d'Avicenne par rapport à celui qu'il avait très probablement identifié, fût-ce à son corps défendant, comme l'un des plus grands métaphysiciens de langue arabe.