Abstract
RésuméCet article analyse Ḥayawān III, 1 d'Avicenne, qui traite du désaccord bien connu entre médecins et philosophes sur l'origine des vaisseaux sanguins et des nerfs. Cependant, l'analyse proposée ne se limite pas à ce chapitre et à son sujet principal. L'objectif plus général de cet article est de reconstruire le contexte psycho-médical dans lequel s'inscrit l'exposé d'Avicenne, c'est-à-dire l'unicité de l’âme et les conditions qui en découlent pour l'animation du corps. L'article expose ensuite la stratégie par laquelle Avicenne présente des positions médicales qui remettent en cause son modèle anatomique, lequel est cohérent avec sa théorie de l’âme. À cet égard, l'article montre tout d'abord comment Avicenne démonte les arguments des médecins dans un contexte philosophique. Ensuite, il clarifie l'apport de l'anatomie pour déterminer les conditions de l'animation du corps et, finalement, comment concilier la pratique médicale avec les vérités philosophiques, le cas échéant.