Abstract
La guerre du Péloponnèse est vue par certains comme une guerre préventive avant l’heure, c’est-à-dire qu’elle est l’expression de la crainte des Péloponnésiens de voir la puissance athénienne devenir menaçante avant même qu’elle ne s’exprime sur leur territoire. Pour autant, à la lumière des événements qui précèdent cette guerre et des discours des principaux chefs de chaque partie, les raisons de ce conflit semblent être d’une autre nature avec une place finalement prépondérante de l’action divine qui conduit l’action humaine. Ainsi, même si Thucydide eut pour volonté première de narrer de façon rationnelle les faits et rien que les faits vérifiés, il ne peut échapper à la conception existentielle traditionnelle des Grecs qui représente au-dessus des hommes mais aussi des dieux un ordre cosmologique que Cicéron appellera quelques siècles plus tard le Fatum. Ainsi, les deux puissances grecques qui partagent une culture commune n’avaient d’autre issue que l’affrontement sans possibilité de s’accorder sur une paix durable