Réalisme scientifique
L'Encyclopédie Philosophique (
2016)
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Abstract
L’attitude réaliste constitue de prime abord la posture du sens commun vis-à-vis de la science. Elle consiste à attribuer à la science l’objectif de décrire littéralement la réalité tout en lui reconnaissant la capacité, en vertu de ses méthodes, d’atteindre ce but. Si le réalisme scientifique apparait comme représentant le sens commun, il a dû, au courant du siècle dernier, s’ériger en véritable posture philosophique argumentée devant l’influence grandissante des différentes formes d’antiréalismes. Dans la mesure où la posture qu’un philosophe adopte concernant la prétention des théories scientifiques à décrire le réel a un impact sur son traitement d’à peu près toutes les questions pertinentes de son champ de recherche, on peut dire que l’examen de la question du réalisme scientifique est recommandable à quiconque souhaite mener une réflexion philosophique à propos de l’entreprise scientifique. Cet article débute sur la présentation des thèses fondamentales du réalisme scientifique pour ensuite le distinguer des autres postures réalistes et antiréalistes qui s’y sont opposées. Une fois les contours de la notion de réalisme scientifique précisés, il sera question des principales considérations qui ont été mises de l’avant en sa faveur et en sa défaveur. Le principal argument positif pour le réalisme scientifique est l’argument dit de l’absence de miracle. Au-delà de cet argument, tous les arguments du réalisme scientifique sont issus de répliques aux différents défis antiréalistes qui lui ont été lancés depuis la seconde moitié du 20e siècle. Il s’agira donc, par la suite, de présenter ces différents défis en identifiant les postures qui s’en réclament ainsi que les principales stratégies employées par les réalistes pour tenter de les relever. À la lumière de ce qui aura été présenté, l’article se conclut en interrogeant la distance qui sépare véritablement le réalisme scientifique de l’antiréalisme dans leurs formes contemporaines.