Abstract
Découvert récemment, le premier cours de Paul Tillich sur la philosophie de la religion montre à quel point la philosophie critique de Kant fut une influence déterminante sur la genèse de la pensée tillichienne. Tillich applique la méthode critique de manière ingénieuse pour définir la fonction religieuse. Il voit également dans la notion kantienne de l’inconditionné l’amorce d’une saisie intuitive de la nature irréductiblement irrationnelle de la religion. Pour Tillich, ce noyau mystique du rationalisme kantien mène tout droit au mysterium tremendum et fascinans de la phénoménologie religieuse de Rudolf Otto. Mais Tillich va plus loin en affirmant que notre orientation fondamentale vers l’inconditionné constitue le vrai point de départ du religieux, même lorsque cela se fait sous un déguisement profane