Diogène 207 (3):95-111 (
2004)
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Abstract
Résumé La passion des Chinois pour les pierres est un trait fondamental de leur culture qui remonte à la préhistoire, a traversé les siècles et perdure encore aujourd’hui ; cette dévotion s’enracine dans leur conception philosophique du monde où minéraux, végétaux animaux et êtres humains sont animés des mêmes énergies vitales (le « qi »). Les Chinois construisent des jardins remplis de rocailles et de fleurs qui favorisent la méditation et l’union avec le souffle vital. Bien que la pensée occidentale soit diamétralement opposée, il y a eu, après les épicuriens et les stoïciens de la Grèce antique, des philosophes occidentaux, au xix e siècle, tels que Nietzsche, Schopenhauer, Emerson, Thoreau, qui se sont faits, dans leurs œuvres, l’écho de la pensée taoïste du yin et du yang, et de la non différenciation entre l’animé et l’inanimé. L’auteur, enfin, regrette que la modernisation due aux pressions économiques éloigne les Chinois de ces croyances et il pense que le respect sacré de l’environnement, qui va par ailleurs dans les sens des préoccupations écologiques actuelles, pourrait aujourd’hui sauver la planète.