Abstract
À la fin du XIXe siècle, la psychologie se trouve confrontée à un intérêt croissant, des savants comme du grand public, pour la question de la survivance de l’esprit. Pendant quelques années, les psychologues vont collaborer avec ceux, spiritualistes et spirites, qui affirment le pouvoir de l’esprit sur la matière. Convaincus qu’elles devraient permettre de résoudre cette question alors incontestablement scientifique, ils s’adonnent à quelques expériences (tables tournantes, production d’ectoplasmes, télépathie) qui vont finalement apporter plus de scandale que de progrès positif. Pour sauvegarder la scientificité positiviste de leur discipline, ils vont, en quelques années et à l’occasion principalement des congrès internationaux, instaurer une frontière officielle entre la psychologie et le spiritisme, quitte à ce que certains d’entre eux s’autorisent à la franchir clandestinement.