Abstract
Un détail dans la Vie de Spinoza rédigée par Colerus a pu faire penser que l’auteur du Traité théologico-politique s’était, dans un dessin, représenté sous les traits de Masaniello le chef de l’insurrection de Naples en 1647. Est-ce compatible avec la critique des révolutions, et notamment du tyrannicide, que l’on croit pouvoir lire dans le Traité? En fait, l’analyse spinozienne des bouleversements des États est plus nuancée : l’indignation qui est à la base des révolutions peut être parfois conforme à la Raison ; et le jugement porté sur le peuple est différent suivant qu’il s’agit d’une foule esclave animée par la crainte ou d’une multitude libre animée par l’espérance.