Abstract
Le corps éprouve-t-il ce que l’esprit seul exprime? On fera plutôt l’hypothèse qu’en Montaigne nos affects font figure de sémantique, le senti étant la traduction signifiante du sentir et, de là, le fil d’Ariane de nos évaluations et de nos connaissances. Alors nos représentations ne traduiraient pas les mouvements du corps dans des idées de l’esprit, elles constitueraient l’élaboration immédiatement signifiante de notre expérience du monde, aussi incertaine soit-elle, les sens étant les opérateurs d’une mutation instantanée des affects en conceptions plus ou moins complexes. Mais le corps lui-même? Il est vie, au cœur de « la vie », entre savoir et sagesse, entre souffrance et volupté.