Abstract
Alors que l’exercice est le plus souvent perçu comme ce qui permet d’assurer ou conforter une maîtrise, cet article propose à l’inverse de souligner les vertus et fonctions nécessaires de la déprise dans, par et pour l’exercice artistique, en insistant sur ces trois prépositions, et en donnant sa pleine valeur à la notion d’exercice. À partir d’analyses d’œuvres et de pratiques plastiques et littéraires, on développera l’oxymore proposé en prenant appui sur le double sens du verbe « déprendre » (sens transitif, isoler quelque chose, et sens intransitif et pronominal, se détacher de). Ainsi entendu, l’exercice en art pourrait être comparé à un « exercice spirituel ». Pour autant, on invitera ultimement à nuancer une telle comparaison, en prenant appui sur les textes de P. Hadot, V. Chklovski, et C. Ginzburg.