Abstract
La Cité de Dieu pose une difficulté interprétative particulière : à première lecture, les thèmes de la théologie (et de la philosophie) des autres œuvres de saint Augustin n’y apparaissent que très peu ou pas du tout, tandis que sont développées des questions tout autres, parfois surprenantes (les démons, la mythologie latine, l’histoire romaine, etc. – et même le refus de la théologie). Or la comparaison de cet agenda avec les Apologies tant latines que grecques des siècles antérieurs (de Justin à Tertullien) suggère qu’en fait saint Augustin reprend, hors de son propre champ de recherches, et en grand style, le genre, les objets, les arguments et les buts de l’apologie contre les païens.