Abstract
Je crois que le secret de la littérature est là, et qu’un livre n’est beau qu’habilement paré de l’indifférence des ruines. Il y a un mystère dans les phrases que chacun retient pour soi, ces phrases qui hantent ou soulèvent ; ces phrases auxquelles on revient ou qui plutôt reviennent, elles, comme reviennent les rêves et les chansons. Qu’elles ne soient pas communes à tous, sauf exceptions, à moins que l’institution ou quelque hasard les aient homologuées, qu’elles restent singulières et bien cachées, devrait convaincre, mais de quoi ? Mon propos, Madeline Chalon, ou ce que je tenterai d’en faire, répondra d’autant mieux à votre invitation, qu’il prendra la forme d’une lettre, d’une réponse, d’un envoi. C’est à la fois naïf et prétentieux, mais depuis le début je ne peux me séparer de ce pari qui est bien plus qu’un désir, et moins qu’une facilité. Si j’en profite pour reprendre un motif – l’incitation – qui m’aura fait pas mal cavaler, c’est aussi pour l’éclaircir, une dernière fois, (...)