Clio 46:87-110 (
2017)
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Abstract
Le premier cycle de diffusion internationale du tango, dans les années immédiatement antérieures à la Grande Guerre, a eu Paris pour épicentre et les milieux aristocratiques et mondains de la capitale française comme lieu privilégié et premier d’inscription sociale. Un fort engouement pour la « nouvelle danse»s’ensuivit, ce qu’on appelle à l’époque « tangomanie»s’installa et, avec elle, sont nées des polémiques opposant partisans et adversaires d’une danse venue d’ailleurs et aux accents sexuels troubles. C’est ainsi en tout cas qu’elle est perçue, au croisement de deux axes de réception principaux : érotisme et exotisme. Or ils sont étroitement liés. On en examinera les figures et leurs interactions dans la construction d’une image publique du tango promise à une réappropriation au-delà du seul contexte parisien et à une longue postérité qui se prolonge, à certains égards, jusqu’à aujourd’hui.