Abstract
Cette contribution explore la production dramatique de Louis-Ferdinand Céline, constituée de deux pièces écrites en 1927 (L’Église et Progrès). En particulier, l’étude enquête la fonction du théâtre pour l’écrivain, à travers une analyse littéraire des deux pièces. Cette production est une première tentative de dénonciation sociale, une critique que les lecteurs connaissent depuis la parution de Voyage. Dans la première pièce l’auteur condamne les actions de l’administration coloniale dans les territoires africains et il introduit son idéologie antisémite en décrivant les représentants de la Société des Nations. Avec Progrès, Céline déploie une satire de la société bourgeoise qui lui est contemporaine, caractérisée par une morale déchue. L’article explore ensuite les possibles influences qui ont mené Céline à écrire pour le théâtre; la lecture de sa correspondance nous permet de découvrir que Céline était un véritable amateur du théâtre français et notamment celui de Molière. Il en découle une réflexion qui nous permet d’associer sa production à celle du Théâtre classique du XVIIe siècle. Céline aurait sans doute été inspiré par les comédies-ballets du célèbre dramaturge, en rendant jeunesse aux classiques nationaux français sur la scène contemporaine.