Abstract
L’article examine la question philosophique de la fin du monde en comparant son traitement par Jacques Derrida et par Martin Heidegger. Nous résumons d’abord le concept heideggérien du monde. Après cela, nous présentons la pensée derridienne de la fin du monde comme sa déconstruction. Derrida oppose notamment à Heidegger l’idée de la mort de l’autre comme «fin du monde chaque fois unique». Dans «No apocalypse, not now», il examine également l’idée de la destruction sans reste du monde et de l’humanité, qui ouvre la dimension de l’avenir autrement que chez Heidegger. Dans la dernière partie, en partant des termes Entweltlichung et Unwelt, nous présentons la pensée heideggérienne de la fin du monde: celle-ci n’est pas une figure de l’avenir mais une herméneutique de la désintégration du monde actuel. Pour finir, nous ouvrons la question de l’expression adéquate de la fin du monde.