Clio 51:283-308 (
2020)
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Abstract
Contrairement à une idée largement répandue, les femmes entraient en moins grand nombre que les hommes à l’asile, mais que leurs effectifs permanents y étaient plus importants. Les sureffectifs se fabriquaient à l’asile et la question se déplace alors sur ce qui y retenait ainsi les femmes un peu plus que les hommes, alors que médecins et familles développaient des stratégies pour faire sortir les intéressées, en particulier celles qui étaient dites « améliorées ». L’examen des processus de décisions tant des sorties que des maintiens à l’asile montre que c’est l’isolement ou au contraire, l’existence de ressources familiales qui s’avèrent décisives pour une décision de sortie. Cette enquête dévoile des logiques de genre qui ne sont pas propres à l’asile et renvoient, hors asile, aux rôles sociaux féminins de cette époque, à la question de l’autonomie et surtout du manque d’autonomie des femmes qui est renforcée par l’épisode asilaire et la fragilisation sociale qui s’ensuit.