Abstract
Symptôme psychosomatique de la condition pécheresse de l’âme humaine, processus d’usure naturel et progressif de la machinerie psychique ou corporelle, propriété exclusive du monde des corps ou lieu de la ligature obligée de l’intellect au corps, la fatigue traverse la littérature philosophique et théologique médiévale. Les divers traitements de la fatigue peuvent à leur tour valoir comme symptômes pour différencier les approches anthropologiques médiévales. Cet article en présente quatre figures: l’anthropologie du danger élaborée par Augustin, le diagnostic médical grec et arabe dont Constantin l’Africain est le passeur au xi e siècle, et les lectures de la psychologie d’Aristote par Albert le Grand et Thomas d’Aquin au xiii e siècle.