Abstract
L’attitude que Soseki a définie comme étant fondamentale à l’écriture du shaseibun est ce que Freud nomme «humour». Par ailleurs, l’humour en tant qu’un «sens du monde» devrait être distingué du carnavalesque selon Bakhtin. Pour Freud, la plaisanterie, en tant qu’une «contribution au comique au moyen de l’inconscient», doit être différenciée de l’humour, «la contribution faite par le comique par l’intermédiaire du surmoi». Pour moi l’humour peut entretenir quelque rapport à la psychose et le shaseibun de Soseki peut être lié à une sorte de souffrance qui ne peut facilement guérir à l’aide de plaisanteries ou de la catharsis tragique. Ce n’est pas la souffrance de la névrose, mais de la psychose. C’est la souffrance de la personne moderne. Et pourtant elle ne peut être totalement racontée dans le style du roman moderne. Selon les normes de la littérature moderne, les longs romans de Soseki sont des échecs. Et pourtant, il n’y a aucune raison pour nous de voir les romans de Soseki comme des échecs. Ils ont constitué, bien plutôt, la lutte de Soseki contre le type de fiction par laquelle la littérature moderne cherchait à résoudre et à trouver la synthèse pour de tels dérapages