Abstract
D’un point de vue sociologique, l’architecture du droit global se caractérise
par une prééminence des normes de « connectivité », qu’il convient de
distinguer des normes de « possibilité » et des normes de « cohérence ».
La centralité des normes de connectivité dans cette structure provient
de la fonction même du droit global, qui vise à faciliter le transfert
de composants sociaux condensés –_tels que le capital, les produits
économiques, les doctrines religieuses ou les connaissances scientifiques_–,
d’un environnement juridique à un autre à l’échelle planétaire. Cela se
vérifie aussi bien dans le cas du colonialisme et du droit colonial que dans
celui, aujourd’hui, des chaînes de valeur globales et des droits de l’homme.
Le droit colonial et le droit des droits humains peuvent tous deux être
compris comme des moyens de remplir une même fonction constituante
de stabilisation et de facilitation de la connectivité. Cette compréhension
trouve un écho significatif dans le droit international privé, qui participe de
la même fonction.