Abstract
Présentement, face à l’état des lieux du monde, qu’on s’accorde à dire qu’il n’est ni rassurant ni prometteur, les philosophes, comme hommes et femmes de dialogue et de culture et «fonctionnaires de l’humanité», selon le mot d’Edmond Husserl, ne peuvent que persister dans leur résistance au mal multiforme, aux dérives de toute sorte ainsi qu’au déficit de pensée prégnant; car, de par leur vocation, ils demeurent généralement rétifs au défaitisme, au cynisme ou en un mot au pessimisme intégral qui peut les condamner à être spectateurs passifs et irresponsables. Par conséquent, qui donc mieux que les philosophes peuvent contribuer utilement à repenser les fondements d’un ordre mondial juste et solidaire! Cependant, tout discours injonctif et moralisant mis à part, la pensée philosophique dans le monde présent devra oeuvrer au redéploiement de l’une de ses vocations premières, qui est d’être une intellection des phénomènes de l’histoire, de saisir les problèmes qu’ils posent à la racine, c’est-à-dire, en l’occurrence, les causes des déficits croissants dont souffrent les valeurs de la solidarité et de l’équité dans le monde dur et dérégulé qui est le nôtre.