Abstract
Malgré le développement des droits de l’homme et l’apparition d’une justice pénale internationale, la mondialisation lance de nouveaux défis à l’humanisme juridique : durcissement du contrôle des migrations, aggravation des exclusions sociales, multiplication des atteintes à l’environnement, persistance des crimes internationaux « les plus graves », risques d’asservissement créés par les nouvelles technologies. Humaniser la mondialisation renvoie à trois objectifs : résister à la déshumanisation, responsabiliser les acteurs, anticiper sur les risques à venir. Pour y contribuer, il faudrait une mutation de la notion d’ordre juridique car le modèle souverainiste (ordre international), postulant l’autonomie de chaque État, est dépassé. Mais l’universalisme (ordre supranational), comme l’ultra-libéralisme (ordre transnational), risquent de conduire à l’impérialisme du plus puissant. D’où la recherche d’un «pluralisme ordonné», combinant souverainisme intégré, universalisme assoupli et libéralisme régulé.