Abstract
L’éthique de Wittgenstein, bien que difficile à saisir, est essentielle à sa philosophie. Afin de la comprendre, nous devons réfléchir tant à la valeur qu’au langage visant à exprimer, tandis que ce dernier échoue dans son entreprise même. Selon Wittgenstein, l’éthique est « surnaturelle » : une pleine saisie de la signification de ce terme exige une compréhension du caractère « accidentel » de tout ce qui est, i.e. qui tout ce qui appartient au monde. Nous verrons aussi comment Wittgenstein utilise la notion de « solipsisme », pour signifier l’intrication entre l’individu et la réalité en tant que tout. En ce qui concerne le langage, l’impossibilité de propositions éthiques, centrale dans le Tractatus logico-philosophicus, initie, dans la Conférence sur l’éthique, un regard réflexif sur la tendance à « affronter les murs de notre cage ». Ce n’est que sur cet arrière-plan éthique que nous pouvons comprendre la place de la religion chez Wittgenstein: Dieu (comme la valeur) réside en dehors du monde et il y a une identité entre « bon » et « divin ».