Abstract
On jetterait sans doute quelque lumière sur la psychologie de l’adhésion comme sur celle de l’« intuition philosophique », si l’on acceptait de distinguer, ainsi que semble le suggérer Descartes, deux plans distincts dans la pensée, celui de Y esprit, qui est le plan de la pensée consciente et réflexive, et celui de la mentalité qui est celui de la pensée sociale, historique, inconsciente. Faute de cette distinction, l’historien de la pensée est tenté de prendre pour objet principal de son travail le résidu ou l’enveloppe de la pensée des anciens, et de laisser échapper l’esprit, qui est l’essence.L’importance de ce partage est grande dans l’histoire de la philosophie, plus encore dans l’histoire des religions, particulièrement dans celle du Judéo-christianisme. Pourtant, bien que mentalité et esprit soient discernables en droit, ils ne le sont pas toujours en fait, et dans le moment présent ils ne le sont souvent qu'en voeu. Ce mélange est sans doute une des conditions temporelles de la vie de l’esprit.