Abstract
Cette réflexion s’articule en trois mouvements. Le premier aborde la question de l’évolution de la précarité comme objet d’expérience. Le deuxième tente de montrer l’évolution des processus de base auxquels se livrent les jeunes en situation de précarité lorsqu’ils veulent manifester leur sentiment d’existence et les opérations au moyen desquelles ils parviennent à construire ce qu’ils appellent une « petite vie ». Enfin, dans le troisième mouvement, se pose la question de l’originalité des relations symboliques qu’ils expriment, étant entendu que cette réflexion se fonde sur l’expérience vécue d’une catégorie de jeunes dont les dispositifs situationnels de précarité portent à penser, au moins a priori, qu’ils se laisseraient plus facilement mener par les déterminations qui pèsent sur leur vie, qu’ils ne s’en écarteraient.This project is composed of three interrelated elements. The first deals with the problem of precariousness as a fact of experience. The second attempts to describe the evolution of the basic processes to which young people have recourse in a situation of precariousness when they wish to express their sense of existence, as well as the processes that allow them to succeed in constructing what they call a « day-to-day existence ». Thirdly and finally, we address the issue of the original aspect of symbolic relations expressed by young people. It is understood that the project situates itself upon the life experiences of a category of young people whose situational mechanisms of precariousness lead us to believe, at least a priori, that these young people would more easily let themselves be driven by social determinants that weigh them down than they would be to step away from them