Philosophie et finitude

Paris: Cerf (2007)
  Copy   BIBTEX

Abstract

Loin de pouvoir être réduit à son acception contemporaine, notamment heideggérienne, le concept de finitude est un concept traditionnel. Tel est le constat qui anime cette recherche dont l'objectif est de mettre au jour certaines de ses figures dans l'histoire de la pensée. Il s'agit, en évitant toute interprétation préconçue, d'étudier, sans prétendre à l'exhaustivité, comment ce concept, d'abord présent de façon explicite dans la pensée chrétienne des premiers siècles, se renouvelle ensuite tout au long de l'histoire de la pensée. Le concept de finitude apparaît inauguralement chez Grégoire de Nysse, le théologien fondamental de l'infinité divine, pour qui " le fini " - to peratoumenon - est marqué par l'imperfection radicale de ne pas être Dieu. L'essence du fini est alors pensée grâce à la liaison platonicienne entre être et non-être. Appartenant au domaine général du fini, l'homme est en effet séparé de l'être véritable, mais il possède aussi un être propre : cette double caractéristique est une constante de l'approche chrétienne du fini, que Thomas d'Aquin exprime dans le concept d'ens finitum " participant " de l'être sans restriction dans sa restriction même. Refusant la discontinuité médiévale entre l'étant fini et son créateur, encore à leurs yeux présente chez Descartes, Leibniz et Spinoza renouvellent le concept de fini par leur ambition commune d'une rationalité infinie du fini, le premier au travers de la notion de " substance finie " dérivée de l'infini, le second par celle de " mode fini ", affection de la substance infinie. C'est contre de telles approches de la finitude que la philosophie critique réagit : " l'être raisonnable fini " de Kant est un sujet originaire et ne peut donc trouver aucun appui dans une rationalité infinie. L'idéalisme allemand entreprend de dépasser cette finitude kantienne à partir de Kant lui-même, en repensant la subjectivité transcendantale. La question du statut à accorder à la finitude - Endlichkeit - est au cœur des controverses qui l'animent. Heidegger reprendra d'abord, non sans hésitation, ce concept d'Endlichkeit, ancré dans la tradition occidentale, en parlant d'une " finitude du Dasein ", puis d'une " finitude de l'Être ", mais le poids historique d'un tel concept lui apparaîtra rapidement incompatible avec la nouveauté de sa pensée. Il ressort de cette étude que la question de la finitude consiste moins à se demander si l'homme est ou non un être fini que de déterminer de quelle finitude il est fini. Cette détermination est historiquement et philosophiquement décisive car elle concerne l'essence de l'homme, qui peut et doit " se connaître lui-même ".

Other Versions

No versions found

Links

PhilArchive



    Upload a copy of this work     Papers currently archived: 101,757

External links

Setup an account with your affiliations in order to access resources via your University's proxy server

Through your library

Similar books and articles

Zijn en absoluutheid.L. De Raeymaeker - 1958 - Tijdschrift Voor Filosofie 20 (2):179-212.
Gagner la Heimatlosigkeit.Felicetti Ricci - 2008 - Heidegger Studies 24:61-102.
De philosophie Van Martin Heidegger AlS wending tot het zijn.C. A. Van Peursen - 1951 - Tijdschrift Voor Filosofie 13 (2):209-225.
Granica i miejsce (To, co ludzkie, w człowieku).Francois Chirpaz - 1987 - Acta Universitatis Lodziensis. Folia Philosophica. Ethica-Aesthetica-Practica 4:103-121.
De atheistische arbeidsontologie Van Jules Vuillemin.B. De Clercq - 1963 - Tijdschrift Voor Filosofie 25 (2):341-411.
Phaenomenologie Van de vrijheid.W. Luijpen - 1958 - Tijdschrift Voor Filosofie 20 (4):601-645.
Intersubjectiviteit en zijnsparticipatie.Wiele J. Vande - 1965 - Tijdschrift Voor Filosofie 27:638-658.

Analytics

Added to PP
2013-04-20

Downloads
10 (#1,477,106)

6 months
2 (#1,691,363)

Historical graph of downloads
How can I increase my downloads?

Citations of this work

No citations found.

Add more citations

References found in this work

No references found.

Add more references