Abstract
Kant interprète le stoïcisme moral comme une sévérité dont la désinvolture est à la mesure de son caractère exalté. Les stoïciens défendraient une pensée du devoir indexée à la suppression de ses conditions de pertinence, en faisant de la finitude de l’homme un caractère contingent. Méconnaissant a fortiori la fragilité d’une liberté qui penche vers le Mal, ils contestent toute signification philosophique à l’espérance, tandis que Kant insiste sur sa nécessité, tant concernant le bonheur dont la vertu rendrait digne, qu’au sujet d’une autocratie incertaine et d’une Grâce que la liberté finie appelle comme symbole de sa propre réserve.