Abstract
En 1938-1939, le centenaire de la mort de Johann Adam Möhler provoque en France un retour à l’école théologique de Tübingen piloté par le dominicain Yves Congar, professeur au Saulchoir, et par le jésuite Pierre Chaillet, professeur à Fourvière. Ils y trouvent un recours contre l’ecclésiologie intransigeante, un appui à l’œcuménisme naissant et un rempart contre la menace totalitaire. Au contraire, les théologiens romains voient dans l’œuvre de Möhler une préfiguration du modernisme condamné en 1907. Aussi son livre L’Unité dans l’Église est-il brièvement retiré du commerce en 1939 par le Saint-Office, avant d’inspirer après-guerre l’ecclésiologie du P. Congar. L’épisode est significatif des débats théologiques entre modernisme et Vatican II.