Abstract
Internet? A en croire ses adeptes les plus fervents, la transmutation du plomb réel en or virtuel ne fait que commencer : Internet ou la promesse d'un monde meilleur, pacifié par l'échange et la communication. Les adversaires du Réseau brandissent, quant à eux, la menace - symétrique? - d'un nouveau totalitarisme de la communication dans le meilleur des cybermondes. Le philosophe Alain Finkielkraut redoute davantage encore le Paradis promis par les uns que l'Enfer annoncé par les autres. Désormais auteur et lecteur, producteur et consommateur, l'utilisateur des nouvelles machines jouit d'une " fatale liberté " : une liberté à laquelle on n'échappe pas. Selon le chercheur Paul Soriano, ce n'est pas Internet qui est en cause, mais plutôt la convergence de trois phénomènes, d'ordre technique, économique et idéologique. Trois phénomènes distincts mais que rapproche une commune volonté de dissoudre dans le Grand Tout Virtuel tout ce qui naît, s'affirme, perdure, diverge et s'affronte dans le temps et l'espace proprement humains. Peut-on concevoir un humanisme sans homme?