Abstract
Heidegger considère l’histoire de l’Europe et la globalisation qui en découle comme liées à l’histoire de la pensée métaphysique et à sa logique, qui culmine dans la technique moderne. La possibilité d’un surgissement de l’être semble anéantie au profit de la domination de tout étant sous la forme de sa disponibilité générale comme fonds. Le ménagement d’un second commencement exige toutefois, selon Heidegger, le retour à ce regard des tous premiers commencements de la Grèce, regard pénétrant dans le croisement de l’ouverture de l’être dans l’étant et de son retrait simultané. Le « Logos » (de l’être) d’Héraclite, auquel l’être humain tente dans son legein de correspondre, vaut comme un tel croisement pluridimensionnel. Ce croisement, pour son aboutissement, est renvoyé à un èthos dans une modalité spécifique du « séjour », et se voit ici interprété à l’aide de la pensée du chiasme de Merleau-Ponty.