Abstract
Le discours international actuel sur l’écologie s’est mué en un mouvement qui s’identifie avec le discours de la vérité scientifique. L’exemple de Greta Thunberg et de ses appels à l’action illustre dans quelle mesure l’identité actuelle du mouvement enveloppe un paradoxe qui lui est inhérent. D’une part, elle s’appuie sur la nature auto-explicative et claire des idées vraies. D’autre part, pour propager ces idées, elle fait résider son pouvoir rhétorique dans l’impact émotionnel. L’approche par Spinoza de la relation entre raison et foi, telle qu’elle apparaît quand on juxtapose les passages pertinents de l’ Éthique et ceux du Traité théologico-politique qui décrivent la prophétie, constitue un cadre théorique susceptible de rendre compte de ce paradoxe inhérent à l’écologie moderne.