Abstract
Le premier Wittgenstein expose dans le Tractatus une philosophie des sciences marquée par le conventionnalisme complété d’un certain vérificationnisme assuré par la logique de l’ Abbildung. Pour autant il ne développe aucune idéologiste scientiste. A partir de 1929, sa philosophie prend un tournant grammatical : la « grammaire » de la science comporte non seulement les lois logiques, mais aussi la partie théorique des sciences de la nature. L’assimilation des grandes théories (Copernic, Darwin, Freud) à des « vues synoptiques » rassemblant une quantité de phénomènes, comme les paradigmes de Kuhn, n’empêche pas Wittgenstein de donner à sa philosophie le tour d’un incontestable réalisme (au sens de Cora Diamond). La dernière partie de ce texte essaie d’apprécier, à partir de Wittgenstein, les différences et les relations entre science et philosophie dans le naturalisme contemporain.