Clio 34:41-60 (
2011)
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Abstract
L’amour conjugal existe au Moyen Âge, la littérature en est un lieu d’expression privilégié. Visible également dans les sources épistolaires ou notariales, il est cependant plus difficile à aborder à travers les archives judiciaires, notamment les procès matrimoniaux ecclésiastiques. L’officialité de Saragosse au xve siècle est par excellence la cour où sont jugés les litiges conjugaux. Les procès consultés offrent un récit récurrent de la relation conflictuelle entre époux et laissent à penser que l’amour n’y a guère sa place. Ce n’est pas totalement vrai. Les affaires d’adultère, les unions clandestines, les demandes de solennisation de mariage ne sont pas toutes déposées ou dénoncées au seul motif de haine et de discorde. Les sentiments sont parfois bien présents, sous-jacents, et attendent seulement d’être lus à travers des actes, des mots précis (amor, affectio, cavalgar, enamorar) ou même des silences.