Abstract
Aujourd’hui, la question du consentement se règle par une dichotomie universellement admise : oui c’est oui et non c’est non. Mais que faire des « peut-être », des silences, des hésitations, ou encore des relations sexuelles acceptées mais non désirées? En déplaçant la focale analytique sur les sexualités quotidiennes des individu-e-s, le consentement apparaît finalement comme un spectre constitué de « zones grises », impossibles à expliquer via le cadre juridique et social du « vrai viol » ou du consentement « libre et éclairé ». Pourtant, cette vision binaire hégémonique est la seule lecture reconnue pour juger de la légalité des pratiques sexuelles en France. Cet article pointe ainsi le décalage d’un système juridique garant d’une égalité théorique qui s’exerce au sein d’une société hétéronormative, et questionne l’efficacité des dispositifs institutionnels actuels pour comprendre et réguler le consentement sexuel.