Abstract
D'après les textes anciens, la région dite Cynosarges, sur le territoire du dème des Dioméia ou Diomeis de la tribu Aigèis (II), peut commencer au Sud du rempart d'époque classique et doit comprendre une partie de la chaîne de collines qui s'étend du Sud-Est au Sud/ Sud-Ouest de l'Olympiéion, sur la rive gauche de l'Ilissos; le gymnase de Cynosarges était proche du rempart. Les Dioméia jouxtent au Nord le dème urbain de Collytos auquel ils sont liés par le culte d'Héraclès, au Nord-Est le lieu-dit Agra(i), au Sud le dème d'Alopékè. Sauf une scholie à Démosthène, Contre Timocratès 114, rien ne dit que le gymnase et l'Héracléion étaient voisins, voire imbriqués ; au contraire, l'éventualité de deux entités distinctes et distantes l'un de l'autre est soutenue par plusieurs textes. Elle conduit à une relecture critique des hypothèses, des fouilles et de leurs interprétations successives. Dès lors, il n'y a pas d'obstacle à ce que l'Héracléion se soit trouvé dans le secteur où D. M. Robinson a trouvé l'inscription IG II2 1665 sur l'installation de trépieds à Cynosarges et le relief votif à Héraclès, Mus. Ép. inv. 3942. Les vestiges archaïques et classiques découverts en 1895-1896 près de l'église Hag. Pantéléimôn ne présentent aucune garantie d'être ceux du gymnase de Cynosarges détruit par Philippe V en 200 av. J.-C, même s'il est vraisemblable que l'édifice impérial mis au jour un peu plus loin est le gymnase d'Hadrien. Il ne serait pas contraire aux textes de chercher celui de Cynosarges dans le secteur délimité par le rempart au Nord, la rive droite de l'Ilissos au Sud, la région du Pythion à l'Est et le Mur ou la route de Phalère à l'Ouest. Selon toute vraisemblance, les portes XI, XII et XIII étaient respectivement la Porte Diomèis, les Portes Itôniai et les Halade Pulai, et le sanctuaire d'Egée se trouvait sur le dème de Collytos, le plus important de la trittyie urbaine de la tribu Aigèis (II). Trouvés ensemble par Ch. Karouzos dans le quartier Dourgouti, les quatre documents relatifs aux affaires d'Alopékè et au culte d'Antiochos n'indiquent pas la proximité de l'Héracléion de Cynosarges, mais localisent, à l'endroit même où ils ont été trouvés, le sanctuaire héroïque et tribal de la tribu Antiochis (X), sur le territoire d'Alopékè, seul dème urbain de la tribu. L'affluent le plus méridional de l'Ilissos (maintenant la rue Frantzi) devait séparer les Dioméia d'Alopékè. Enfin, la loi sacrée IG I3 257 pourrait provenir non pas de l'Héracléion de Cynosarges, mais du sanctuaire d'Héraclès Panera tes.