Abstract
La fouille d’une citerne presque contiguë à la muraille Nord d’Amathonte a fourni une cruche en bronze et une tablette magique en plomb. La cruche, dénommée aporrusikeus, mot inconnu jusqu’à présent, est dédiée à Hélios Adonis, le 29 août 18 av.n.è. ou plutôt 18 de n.è., par Onésicratès, fils d’Acchaios. C’est le premier document archéologique qui vienne à l’appui d’un passage de Pausanias mentionnant un tel culte à Amathonte. Unique à Chypre en général, il témoigne de la diffusion, sous l’impulsion lagide, d’un culte sans doute originaire de Byblos, qui constitue une préfiguration du syncrétisme solaire en vogue croissante sous l’Empire romain. La tabella defixionis est l’un des rares témoignages sur la magie du VIIIIe siècle de n.è. Elle se distingue des textes amathousiens du IIIe siècle par son laconisme, l’absence de référence à des divinités infernales et surtout par la figuration originale du personnage que l’on souhaite frappé d’une punition originale. Elle contribue elle aussi à notre connaissance de la langue grecque, avec trois mots nouveaux.