Abstract
Cet article entend questionner la validité de l’essence de l’ ego dégagée dans la Meditatio IIa, s’il est vrai que son rapport aux corps et à Dieu demeure alors encore indéterminé (§ 1). Il apparaît que les corps, loin d’être purement évacués de re, sont seulement suspendus par une abstraction de suspension (§ 2), tandis que le rapport à Dieu doit être pensé sur le mode de l’ abstractio mentis (§ 3). Il convient alors de nourrir le contraste entre ces deux concepts d’abstraction que Descartes n’a pas formellement distingués, notamment par les différents types de clarté qu’elles suscitent (§ 4). Dès lors, la validité de l’essence de l’ ego se trouve précisée par les deux abstractions de la Meditatio IIa puis enrichie dans le cours des Meditationes, lesquelles s’apparentent dès lors à une égologie progressive (§ 5).