Abstract
Il s'agit de retracer ici la présence spectrale dans l'oeuvre de Gaston Bachelard de ce que nous appelons «École de l'ETH ». Nous en avons choisi trois figures fondamentales: Hermann Weyl, Wolfgang Pauli et Gustave Juvet. Pour le premier, nous traitons de sa place centrale et permanente dans la constitution bachelardienne d'une philosophie qui se veut à hauteur de la nouvelle « géométrie physique » rigoureusement construite dans un esprit riemannien. Quant à Pauli, nous montrons une insoupçonnable affinité qui est étayée par les analyses remarquables qu'en donna le philosophe: de la construction urgente d'une« métaphysique quantique», qui se fonde sur les implications d'un principe de Pauli bien compris, à l'idée de «particule métaphysique», en passant par les enjeux décisifs et si prometteurs du «postulat de non-analyse». Dans le cadre de cette polyconstruction convergente de l'entreprise « surrationaliste », nous traitons de la troisième figure, moins connue mais tout aussi marquante, du mathématicien-philosophe Gustave Juvet.