" Voici peut-être l'ouvrage le plus original que nous ait laissé la période vraiment créatrice du Moyen Age, c'est-à-dire celle qui a vu surgir saint Bernard, assisté à l'essor de l'Institut cistercien, admiré la suprême splendeur de Cluny, produit, après le décès de saint Anselme, tant de grands hommes, dans les ordres les plus variés... Guigues, le législateur des Chartreux, a su, dans son désert du Dauphiné, seul en présence du Christ, tirer de sa propre expérience des enseignements qui (...) dépassent son temps, noter des pensées, trouver des accents inoubliables, et qu'il n'est pas malséant de rapprocher de ceux d'un Marc Aurèle ou d'un Pascal. Bref, ce solitaire de grande foi, et qui vivait du plus pur amour, a composé, sans le savoir ni le vouloir, un chef-d'œuvre d'humanité, qui marque aussi le triomphe de l'esprit chrétien. " Dom Wilmart. (shrink)

Le XIVe siècle peut sans nul doute être considéré comme «l’âge d’or» de la mystique en Angleterre. Parmi les noms de R. Rolle, W. Hilton, J. de Norwich, l’auteur du Nuage d’Inconnaissance occupe une place importante, gardant un anonymat manifestement recherché. Il apparaît très vraisemblable que cet Anonyme ait longtemps et assidûment fréquenté les milieux cartusiens, s’il n’a pas été lui-même chartreux, avant peut-être de choisir une vie plus radicalement érémitique. Le but de son œuvre est l’union à Dieu (...) par le détachement absolu, union au Tout-Autre selon le mode apophatique légué par Denys le pseudo-Aréopagite dont il se réclame explicitement, et auquel il emprunte le titre de son principal ouvrage. Il revendique également l’influence de Grégoire de Nysse, de saint Augustin, de Richard de Saint-Victor dont il traduira en anglais le Benjamin minor, et laisse clairement entendre qu’il a lu Thomas d’Aquin, saint Bernard et Guillaume de Saint-Thierry. Mais il est une influence profonde et non avouée qu’il nous a semblé intéressant de dégager ici; il s’agit de celle du Miroir des Simples âmes anéanties de Marguerite Porete. (shrink)

Longtemps oubliées des études consacrées au monachisme féminin, mais également de celles sur les chartreux, les moniales cartusiennes ont fait l’objet, depuis les années 2000, de plusieurs travaux dont ceux d’Augustin Devaux, de Nathalie Nabert ou encore le colloque Moines et moniales dans l’ordre des Chartreux : l’apport de l’archéologie, paru en 2007 sous la direction de Martine Valdher. L’ouvrage de Quentin Rochet est le fruit de la publication d’un master 2, soutenu à l’université Lumière...

La dévotion au Christ puis à son cœur a son enracinement dans la tradition johannique de la conception du Dieu-Amour symbolisée par la plaie du côté du Christ sur la croix, considérée comme l’entrée vers son cœur. Elle a donné naissance à un courant spirituel homogène qui, de Marguerite-Marie Alacoque à Léon Dehon, met au centre de la théologie mystique, la dévotion à l’humanité du Christ. Celle-ci a une place privilégiée dans l’ordre des chartreux depuis les origines. Cette étude (...) se propose donc d’en évoquer les traces diachroniques à travers la triple thématique de l’imitation de Jésus-Christ, de la méditation de la Passion et de l’attachement sensible au cœur vulnéré du Christ, qui traversent les écrits cartusiens, notamment au XVIe siècle dans l’œuvre de Jean-Juste Lansperge et au XVIIe siècle dans celle de Dom Innocent Le Masson. (shrink)

How do we know the degree of imagination involved in knowing a reality? This is essentially an epistemological question. This essay discusses first the role of imagination in Polanyi’s epistemology since it is used here as the basis of integrative reality. The essay then discusses the degree of imagination involved in three types of integrative reality that are found respectively in technology, science, and humanities. It concludes with a discussion on the role of imagination in education.

Marxist critique of the Advaita school of Hindu philosophy as propounded by Śaṅkarācārya; contributed articles by E.M.S. Namboodiripad and others from Kerala; includes counter views.

Articles on Sikh philosophy, tradition, and history.

A common assumption in the selection of nonhuman animal subjects for research and the approval of research is that, if the risks of a procedure are too great for humans, and if there is a so-called scientific necessity, then it is permissible to use nonhuman animal subjects. I reject the common assumption as neglecting the central ethical issue of the permissibility of using nonhuman animal subjects and as being inconsistent with the principle of justice used in human subjects research ethics. (...) This principle requires that certain classes of individuals not be subjected to a disproportionate share of the burdens or risks of research. I argue for an extension of this principle to nonhuman animal research and show that a prima facie violation of the principle occurs because nonhuman animals bear an overwhelmingly disproportionate share of the risks of research without sufficient justification or reciprocal benefit. (shrink)

This article presents a Kuyperian critique of ideological uniformity and political integralism in Europe and Indonesia. The background of Kuyper’s articulation of the principle of sphere sovereignty was his struggle with the liberals, the French Revolution, and the German idea and application of state sovereignty. Kuyper struggled with the liberals because he rejected ideological uniformity. He struggled with the ideals of the French Revolution because he rejected popular sovereignty and, later on, political integralism. Kuyper’s rejection of ideological uniformity and political (...) integralism resulted in the articulation of the principle of sphere sovereignty. Such uniformity and integralism also characterized Suharto’s leadership in twentieth-century Indonesia, especially his doctrine of Pancasila as the only basis for the state and civil society and his ideology of the integralist state of Indonesia. I criticize those doctrines from the perspective of Kuyper’s principle of sphere sovereignty. (shrink)