Abstract
Nul ne disconvient de l’existence d’un malaise dans la médecine contemporaine, mais les points de vue divergent concernant ses causes. Notre analyse prend comme point de départ le discord entre l’expérience vécue du malade et le statut de patient inauguré par la rencontre médicale, pour suggérer l’existence d’un motif de basse continue à une dysharmonie qui n’est pas la seule conséquence du contexte actuel, mais qui tient à un hiatus irréductible. Les mouvements tendanciels destinés à « corriger le tir » risquent de manquer leur but, faute d’avoir pris en considération le caractère inévitablement bancal de la pratique médicale. Faisant retour sur ce qui « a lieu » dans la consultation, la question initiale en vient à être déplacée : conviendrait-il, tout bien considéré, de ne pas trop (chercher à) comprendre le malade?