Abstract
Cet article discute la thèse d’un « idéal grec » chez le jeune Hegel en montrant qu’il s’agit là d’un obstacle épistémologique, qui nous empêche de saisir l’évolution de l’œuvre hégélienne et les développements que les textes de jeunesse ont consacrés à la Grèce ancienne. Trois arguments sont présentés à cette fin. Le premier vise à souligner que le jeune Hegel se réfère aux Anciens pour mieux réfléchir son temps et transformer ses concepts au présent, sans nostalgie du passé. Le deuxième rappelle que la critique de l’idéal sous toutes ses formes était au centre des écrits hégéliens de jeunesse. Un troisième argument s’attache à montrer que, très tôt, Hegel a eu conscience des insuffisances de l’organisation de la cité grecque, des crises et des souffrances qu’elle engendrait.