Abstract
À la rhétorique qui emplissait, naguère encore, les prétoires, a succédé une parole plus directe et plus dépouillée. Il s’agit non seulement d’un style lié à l’époque, celle du déclin des humanités, mais surtout d’une nécessité pratique. Ce qu’on a appelé « l’implosion judiciaire », a contraint les juridictions à juger à un rythme soutenu, qui a eu pour conséquence, de réduire la durée des audiences et donc la place de l’oralité. Pour autant, plaider montre toujours son utilité, non seulement en matière pénale, mais aussi dans les procès civils. On assiste donc à une nouvelle conception de l’éloquence judiciaire, qu’on souhaite aussi persuasive que les discours d’hier : en quelque sorte, moins plaider pour mieux plaider… ce qui suppose en amont, un travail intensif de recherche, de préparation et une grande maîtrise de soi, non seulement intellectuelle, mais aussi physique.