Abstract
La contribution de la tradition luthérienne à l’élaboration d’un concept substantiel de personne est ici examinée au moyen d’une analyse d’une formule récurrente sous la plume de Luther : Fides facit personam. Après avoir mis en évidence le cadre conceptuel qui donne sens à cet énoncé (la doctrine de la justification par la foi), on étudiera la manière dont deux théologiens contemporains, G. Ebeling et E. Jüngel, ont investi cette structure de base et dont ils se sont approprié l’énoncé de Luther. Il apparaîtra à partir de cette étude que l’un comme l’autre conçoivent l’être personnel de l’homme comme son mode d’être authentique, lequel consiste en un être relationnel. Dans un tel dispositif, c’est la relation que Dieu entretient avec chaque homme qui fait de lui une personne et c’est dans la foi, c’est-à-dire la conscience de son acceptation par Dieu, que chacun peut se vivre comme la personne qu’il est et entretenir des relations authentiques avec Dieu, soi-même et les autres.