Abstract
Cet article présente une approche étymologique des termes souvent confondus pour exprimer ce que sont la loi et les droits. Il tente de découvrir les situations archétypes et les relations qui paraissent avoir été les références originales des mots tels que loi et droits, légal et juste, aussi bien que dautres mots qui sont indispensables lorsquon aborde le droit et la justice : liberté, égalité, paix, autorité, société, etc... Les concepts du juste et du légal peuvent être clairement distingués ; ils semblent appartenir à des perspectives catégoriquement différentes sur laspect social de lexistence humaine.La distinction entre eux apporte un éclairage intéressant, non seulement sur la conception du droit par le juriste, mais également sur la vieille controverse concernant le droit naturel. A partir de cette analyse émerge une conception de lordre social distinctement libérale ainsi quune conception du droit naturel non-normative, dépourvue de toute connotation métaphysique ou théologique en référence à un droit supérieur. Les éléments dévoilés par lanalyse apportent un schéma cohérent du droit qui peut servir de base à une logique de la loi non déontique fondée sur les droits.This paper presents an etymological approach to the confusing language of law and rights. It attempts to uncover the archetypical situations and relationships that appear to have been the original referents of words such as law and rights, legal and just, as well as other words that are indispensable in discourses about law and justice: freedom, equality, peace, authority, society and others. The concepts of the lawful and the legal can be clearly distinguished; they appear to belong to categorically different perspectives on the social aspect of human existence. The distinction between them sheds an interesting light, not only on the lawyers conception of law, but also on the old controversy over natural law. From the analysis there emerges a distinctly liberal conception of social order as well as a naturalistic, nonnormative conception of natural law, with no metaphysical or theological connotations of a higher law. The elements uncovered by the analysis provide a coherent scheme of law that can serve as the basis for a nondeontic, rights-based logic of law.