Abstract
Les usages spatiaux des prépositions spatiales du français à, dans et sur peuvent être traduits par at, in, on ou bien to, into et onto selon que le site introduit la position actuelle ou prospective de la cible. Toutes les prépositions spatiales du français peuvent dénoter la position actuelle de la cible aussi bien que sa position prospective. Plutôt que de postuler deux sens de ces prépositions, je propose un principe général d’anticipation qui s’applique à leur définition lorsque le site est prospectif. Une adaptation de ce principe s’applique à la définition des prépositions spatiales statiques de l’anglais, à l’exception de at, in et on. Les prépositions into et onto sont interprétées comme des mots composés qui élaborent le sens de to. Les prépositions dans et in véhiculent principalement une relation de contenance impliquant des entités matérielles. Néanmoins, des entités géographiques telles que villes ou pays, introduites par la préposition de localisation à en français, sont précédées de in en anglais. Ceci peut s’expliquer par le fait que les fonctions de localisation et de contenance partagent certaines propriétés : les contenants sont des sites idéaux et quelques entités géographiques possèdent des limites bien définies dans lesquelles une cible peut être incluse.