Abstract
La philosophie analytique contemporaine reste confinée à quelques attitudes paradigmatiques: croyance, savoir, désir et intention. Comment élaborer une théorie plus générale des attitudes? Descartes dans Les passions de l’âme analyse les attitudes en termes de croyances et de désirs. Selon mon analyse, les modes psychologiques ont d’autres composantes que leur catégorie de base cartésienne de cognition ou de volition. Les modes d’attitudes comme l’attente, le savoir et l’intention ont une façon propre de croire ou de désirer, des conditions propres sur leur contenu propositionnel ou des conditions préparatoires particulières. Grâce à pareilles composantes je définirai récursivement l’ensemble de tous les modes psychologiques possibles d’attitudes propositionnelles. Comme Descartes l’avait anticipé, les deux modes de croyance et de désir sont primitifs. Les autres modes plus complexes sont obtenus en leur ajoutant des composantes nouvelles. De par leur nature, les attitudes, qui sont dirigées vers des objets et faits du monde, ont des conditions de possession et de satisfaction. Les croyances sont satisfaites quand elles sont vraies et les désirs quand ils sont réalisés. Quiconque possède une attitude est dans un certain état mental: il représente comment les choses doivent être dans le monde pour que son attitude soit satisfaite. Le but principal de cet article est d’analyser systématiquement les conditions de possession et de satisfaction des différences espèces d’attitudes individuelles des agents humains, qu’il s’agisse des attitudes propositionnelles, des sommes d’attitudes comme le doute, des dénégations d’attitudes comme le mécontentement et des attitudes conditionnelles comme l’intention de vendre en cas d’offre intéressante. J’utiliserai les ressources d’une théorie de la vérité selon la prédication qui distingue les propositions ayant les mêmes conditions de vérité mais différentes valeurs cognitives. Je traiterai logiquement des possibilités aussi bien subjectives qu’objectives afin d’expliquer pourquoi les agents humains qui sont parfois incohérents restent toujours minimalement rationnels