Abstract
Les personnes déficientes intellectuelles présentent souvent un langage défaillant ou largement déficitaire, ce qui plonge dans la perplexité lorsqu’il s’agit d’établir leur niveau d’intégration des connaissances ou leurs capacités à être ou à agir, notamment dans un domaine aussi délicat que celui de la sexualité. En s’appuyant sur les repères que donne la psycholinguistique et à partir d’analyses de situations, l’article montre comment certaines de ces personnes déficientes réussissent à élaborer leurs représentations et à étayer leur identité sexuée. Elles le font par le biais d’apprentissages implicites et grâce à leurs compétences pragmatiques. Pour atteindre cet objectif, elles ont à lutter contre les craintes restrictives de leur entourage qui amènent celui-ci à privilégier, quand il choisit d’en donner, les informations complexes et inaccessibles.