Abstract
Les autrices étudient le mouvement de féminisation de la profession d’avocat·e, dans la double dimension d’un important accroissement quantitatif, analogue à celui observé dans d’autres professions, notamment la magistrature, mais aussi d’un beaucoup plus lent progrès qualitatif assurant réellement l’égalité entre les femmes et les hommes et supprimant les discriminations liées au genre. Elles étudient ainsi notamment l’évolution des termes désignant les professionnel·le.s, la place des femmes dans les organisations représentant la profession et dans les structures d’exercice, mettant en évidence des biais de répartition et d’importants écarts en faveur des hommes dans les responsabilités comme dans les revenus, corrélés à des différences de spécialités, tendant à écarter les femmes des plus lucratives. Considérant ces phénomènes comme reflétant la permanence de structures et de représentations sociales patriarcales, elles en montrent, dans une dernière partie, également l’effet dans la prise en (mé)compte des violences faites aux femmes dans un système pénal, qui, malgré des efforts récents, reste lui aussi héritier de schémas culturels hostiles aux femmes.